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Pouvons nous croire à la réincarnation ?

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Originaire d’Orient, le concept de la réincarnation est fondé sur la juste rétribution de nos actes (bons ou mauvais) accomplis en une vie terrestre : c’est la loi du Karma. En d’autres termes, ceux qui ont réalisé de bonnes actions renaîtront “mieux” sur le plan social notamment, quant aux autres, relégués dans des classes inférieures, devront se racheter des fautes commises pendant les vies antérieures.

L’âme, ou essence spirituelle, continuera de se réincarner jusqu’à parvenir à la délivrance ou au salut. L’essence spirituelle atteindra cette étape que lorsqu’elle aura compris son erreur : l’ignorance qui fait que chaque fois elle est associée à des corps. Dès lors, elle pourra trouver refuge au sein d’une éternité en harmonie avec elle-même : le Nirvana.

Cette idéologie rencontre un franc succès en Occident. Le New Age s’est approprié cette pensée qui selon laquelle après la mort, chaque vie redevient meilleure sans pour autant nous prédire comment ? L’on peut y déceler la crainte de voir sa vie statuer en une seule fois, une aspiration au bien-être… L’expérience de la voyance permet de savoir la vie antérieure des gens. Dans cette perspective, un médium pourra vous guider de sorte à ne plus commettre les erreurs du passé…

Trois réponses à la question de l’après-mort

Lorsqu’on pose la question de savoir ce qui advient après la mort, on obtient trois types de réponses. La première, la plus brève est : “Rien”. Certains vous diront que la mort est la limite, la fin et qu’après il ne reste plus rien de l’être qu’on a été. D’autres par contre vous répondront qu’ils n’en savent absolument rien et donc qu’ils ne peuvent par conséquent rien dire sur le sujet. Absence de croyance ou prudence par scepticisme, ces deux postures ont en commun qu’elles répondent par le vide.

La seconde, plus consistante est celle des chrétiens qui vous répondront en parlant de résurrection : la mort ne se résume pas à un terme définitif pour l’être humain, au contraire, il continuera de vivre aux côtés de Dieu qui l’immortalise dans un corps glorifié pour une vie nouvelle. Cette approche est fondée sur la mort, puis la résurrection du Christ qui n’est pas demeurer dans le tombeau, mais que l’autorité divine a ramené à la vie. Mais il faut toutefois, faire le distinguo entre la résurrection et les réveils de morts à l’instar de ceux que l’on retrouve dans les récits bibliques au sujet de Lazare, de la jeune dame de Jaïre ou du jeune homme de Naïm. L’être ressuscité vit désormais dans un corps, une enveloppe immortelle en dehors de notre espace-temps.

Jusqu’à récemment, cette croyance en la résurrection faisait pratiquement office de vérité absolue dans nos contrées. Du moins, tous ceux qui ne se reconnaissaient pas comme étant athées avaient foi en cette conception de la vie éternelle avec selon les individus plus ou moins de conviction. Cette époque est révolue. Des statistiques révèlent qu’à peu près 20 % de nos concitoyens européens s’orientent vers une croyance différente : la réincarnation. Si on doit en faire une description sommaire, cette croyance pourra se résumer ainsi : l’être humain après sa mort, reviendra sur terre, mais dans un autre corps ou sous une autre forme (animale ou végétale), autant de fois que cela sera nécessaire. Il y aurait donc une autre chance de “refaire sa vie”.

À priori, on serait surpris de voir qu’à notre époque marquée par le progrès scientifique et la technologie, que des personnes puissent se complaire dans une telle croyance d’une naïveté déconcertante ?

En vérité, pour certains parmi nous, cette idéologie est synonyme de progrès. Il n’y a pas si longtemps, ces derniers ne croyaient en rien. Désormais, ils ont l’intime conviction qu’il y a bien une suite après la mort : une série de réincarnations.

Le charme oriental

Ce que nous venons d’évoquer précédemment est uniquement l’aspect le plus courant de la foi en la réincarnation, de la façon dont elle est en train de progresser dans notre société occidentale. Elle apparaît comme une variante quelque peu grossière de la doctrine raffinée en la réincarnation telle qu’apparue depuis des millénaires dans la religion hindouiste et le bouddhisme, ensuite chez les Grecs et beaucoup plus tard en Europe occidentale au siècle des Lumières.

L’apparition de la croyance en la réincarnation dans l’hindouisme remonte vers 750 avant J.C. À la mort de l’homme, l’enveloppe corporelle disparaîtra et il ne restera alors que le “soi”, sa composante la plus abstraite. Celle-ci est régie par la loi de la rétribution en fonction des œuvres ou karma. Raison pour laquelle le défunt est très souvent soumis à la vie terrestre de nouveau afin que son “soi” puisse s’introduire dans un autre corps. La procédure va se renouveler jusqu’à ce que le meilleur “soi” se libère définitivement. Autrement dit, tant que ses actes constitueront un fardeau, il lui faudra recommencer. Dans ce cas, la réincarnation n’est plus la bonne aventure à laquelle aspirent bon nombre de nos contemporains. On souhaitera plutôt s’en échapper par une recherche effrénée de la sagesse pour en fin de compte se confondre dans “la grande âme de l’univers”.

Le bouddhisme un peu plus tard, (dans les environs du VIe siècle avant notre ère), va adopter une démarche similaire en mettant d’avantage l’accent sur une spiritualité qui se distingue par son austérité. Ici, on ne reste pas focalisé sur le  “soi”. En revanche, tout devient insaisissable et notre existence se résume qu’à un influx de pensées, de souvenirs et de sensations, plus globalement d’actes de volonté. À tel point que l’on peut s’interroger si cette approche est conforme avec l’idée que l’on a de la réincarnation : il ne s’agit plus de “soi” qui de façon continue reviendrait à la vie. En tout état de cause, le bouddhisme s’évertue par son caractère ascétique à anéantir tout désir de sorte à s’élever pour atteindre l’état de nirvana.

En résumé, on retiendra que ces deux croyances nuancent précisément l’existence individuelle en faveur d’une vérité cosmique beaucoup plus grande. L’hindou progresse pour parvenir à la plénitude de l’être, tandis que le bouddhiste veut lui atteindre le nirvana. Toutefois, ces deux conceptions estiment que la réincarnation est plutôt un état de servitude ou une malédiction dont il faut s’en débarrasser au plus vite. Cette approche s’oppose à la vision courante que l’on a de ce phénomène en Occident ou la réincarnation n’apparaît pas comme une malédiction. C’est au contraire, un événement qui suscite l’espoir et minimise l’impact de la mort dans nos vies. Elle s’inscrit dans la démarche de l’accomplissement de soi et du progrès.

Quelles sont les preuves de la réincarnation ?

L’homme moderne est à la fois passionné et convaincu par le factuel, en termes simples : les faits. Ainsi, certains farouches partisans de la réincarnation affirment sans vaciller qu’ils ont la preuve (par des faits dont la véracité scientifique serait établie) de celle-ci. Quels peuvent être ces faits ?

 

Un psychiatre américain du nom d’Ian Stevenson, a publié à la fin des années 1970 un document “complet” sur des phénomènes qui peuvent “laisser croire” en la réincarnation. Cependant, l’auteur reste très prudent quant à leur attribuer la valeur de preuves. Il fait plutôt référence à des “indicateurs” qui s’orientent dans ce sens.

Ainsi, à un moment donné ou à un autre de notre vie, l’on a le sentiment d’avoir déjà vécu une situation bien déterminée, une impression étrange de déjà-vu. Et des cas comme celui-ci, il en existe d’autres qui sont beaucoup plus surprenants. Prenons par exemple, le cas d’une personne qui a priori ne s’est jamais rendu dans un endroit qu’on va appeler la destination. Mais au gré de notre déambulation, cette personne arrive non loin de la destination à nous mener jusqu’au terme de notre trajet sans la moindre indication, comme si instinctivement elle savait quel chemin emprunter. Des sciences comme la psychologie, la para ou la métapsychologie tentent de donner une explication à ces phénomènes. Une pensée ou une représentation qui a lieu à un moment donné peut se graver dans la mémoire et provoquer une impression de “déjà-vu”. Cela n’a rien d’étonnant. En psychiatrie, l’on étudie les différentes pathologies de la mémoire. Ou alors il s’agit de télépathie ? Dans tous les cas, si des événements dans le genre “j’ai déjà vécu cela” sont scientifiquement prouvés, rien ne démontre en revanche, que leur origine ou véritable explication réside en la réincarnation.

Prenons l’exemple de la succession du Dalaï-Lama (chef spirituel d’une partie des bouddhistes tibétains), la coutume veut que l’on recherche un enfant qui soit capable d’identifier spontanément des effets du Dalaï-Lama défunt. Ainsi, l’on dira que ce dernier s’est réincarné en cet enfant. Parfois, certaines personnes (des enfants le plus souvent) ont des dispositions artistiques ou littéraires exceptionnelles, ils s’expriment parfaitement dans une langue étrangère qui n’est pas la leur et dont ils n’ont reçu aucun enseignement auparavant. Est-ce qu’il s’agit d’une prédisposition médiumnique ? D’une sensibilité à la télépathie ? Ou tout simplement d’une transmission de la pensée ?

Certaines personnes ont la conviction de se remémorer des souvenirs qui ne leur appartiennent pas. Il faudra bien sûr, prendre garde à l’imposture ou à la supercherie qui ne sont pas à proscrire, mais tout de même, il existe bon nombre d’hypothèses pourraient aller dans le sens de la réincarnation. N’est-il pas possible par exemple que les défunts puissent influencer nous qui sommes vivants ?

L’ensemble de ces indications servent de justificatifs qui pourront alimenter la doctrine de la réincarnation. Celle-ci s’appuierait sur des faits.

Que dit la Bible ?

Il n’est pas fait mention de la réincarnation dans la Bible, elle est même royalement ignorée. La tradition biblique privilégie une approche personnelle de la responsabilité chez l’individu (l’exemple du prophète Ézéchiel), qui est précisément contradictoire avec la croyance en la réincarnation. Et quand se pose la question de savoir comment supporter le poids de ses fautes ? D’assumer un passé chargé ? Il ne s’agit pas ici  d’une nouvelle chance à travers une nouvelle vie, mais plutôt une renaissance spirituelle avec le concours de Dieu qui fait don d’un nouvel esprit et d’un cœur nouveau. Parce que seul Dieu est capable de sauver l’homme qui au demeurant n’en a pas la faculté. Au terme de cette vie terrestre qui est unique et ne se reproduira pas, Dieu va ressusciter chacun de nous de la même manière qu’il l’a fait pour son Fils en vertu de son amour pour nous. Nous ne saurions pas être des âmes destinées à renaître pour de nouveau mourir dans un cycle infini. Le Christ  a vaincu la mort pour de bon. Ainsi, nous sommes par conséquent tous libérés de la mort et par ricochet de toute réincarnation. Le corps dont nous disposons est unique et il ne peut s’échanger avec un autre comme un vulgaire vêtement. Il est la propriété de Dieu le créateur, le témoignage de son amour pour nous. Le “Temple” où réside notre âme. L’amour de Dieu tient compte de nous dans notre entièreté en tant que corps, mais aussi esprit. En ce sens, le corps est unique et la notion de la résurrection s’oppose à la réincarnation en n’étant pas une réanimation ou un retour à l’intérieur d’une enveloppe terrestre. Ressusciter, c’est débuter une vie nouvelle de tout notre être (y compris notre corps) pour l’éternité.

Il est difficile d’occulter l’attrait indéniable des croyances orientales sur l’Occident. Assurément, cette fascination est à l’origine du succès que rencontre la réincarnation auprès de bon nombre de nos contemporains. Ce sont les contacts que nous avons eus avec l’Asie par le biais des explorateurs notamment (en Inde particulièrement), la probité et la hauteur morale de certains de ces disciples orientaux et la vie exemplaire qu’ils ont pu mener qui impressionnent tous ceux qui lient connaissance avec eux par des voyages ou des récits. Pour l’Européen, la sagesse de vie est imputable à l’Asie. Le monde s’assimile à un supermarché de croyances en libre-service, et/ou chacun choisi la religion ou la foi qui lui convient. Même certains croyants, chrétiens convaincus pensent que la doctrine de la réincarnation n’est pas forcément indissociable de leur foi en la résurrection.


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